Face aux catastrophes écologiques, économiques et sociales générées par le complexe agro-industriel, des initiatives locales visent déjà à rapprocher la production et la consommation, en prônant les circuits courts, des pratiques plus écologiques et des rémunérations justes pour les producteurs. Cependant, ces solutions, bien qu’encourageantes, restent limitées dans leur impact global. En effet, elles peinent à se démocratiser et restent souvent réservées aux classes les plus aisées.
Aujourd’hui, en France, 40 % de la population admet « se serrer la ceinture » et être insatisfaite de son alimentation. Le constat est alarmant : l’aide alimentaire, nécessaire pour éviter la faim chez les plus précaires, est trop souvent conçue en soutien au modèle industriel et s’éloigne du principe de droit à l’alimentation. Plus de 7 millions de français n’ont pas un accès digne et libre à une alimentation de qualité. Au lieu de pouvoir choisir leur alimentation, beaucoup sont contraints d’accepter ce qui leur est proposé, perpétuant ainsi des inégalités sociales profondes.
Un droit fondamental et un enjeu de justice sociale
Comme l’a défini Jean Ziegler, rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation, il s’agit d’un droit fondamental : celui d’accéder, de manière régulière et libre, à une nourriture suffisante et de qualité, répondant aux traditions culturelles et assurant une vie digne. Aujourd’hui, garantir une alimentation de qualité à tous devient un impératif social pour que chaque citoyen ait les moyens de choisir ce qu’il mange. La Sécurité sociale de l’alimentation vise ainsi à démocratiser l’accès à la nourriture, en étendant le principe de cotisation sociale pour couvrir une alimentation choisie et accessible à tous, et ainsi éradiquer les injustices criantes qui gangrènent notre société.
Un modèle démocratique pour une souveraineté alimentaire
En parallèle des constats critiques, la conférence de Mathieu explore des solutions concrètes pour que chaque citoyen devienne acteur de l’avenir alimentaire du pays. En mobilisant le concept de démocratie alimentaire, il propose un modèle où les citoyens, au-delà d’être de simples consommateurs, deviennent des acteurs informés et décisionnaires des conditions de production et de distribution. Inspiré des principes de la Sécurité sociale, ce projet se fonde sur un système de conventionnement démocratique, permettant à chacun de choisir collectivement ce qu’il y a dans les rayons, selon des critères écologiques, sociaux, et culturels définis par la société elle-même.
Une conférence pour nourrir la réflexion… et l’action
Au cours de cette conférence, Mathieu partagera ses réflexions issues de son parcours d’agronome et de ses engagements pour une agriculture plus juste. Entre chansons, récits et perspective historique, il nous fera découvrir les fondements de la Sécurité sociale de l’alimentation. Il racontera son parcours au sein de la Confédération paysanne, et comment cette expérience a transformé sa vision du droit à l’alimentation et renforcé sa conviction de la nécessité d’une transformation profonde de notre modèle agricole.
Rejoignez-nous le 6 décembre pour comprendre comment nous pouvons tous contribuer à un avenir alimentaire plus équitable et plus juste. Car la Sécurité sociale de l’alimentation n’est pas qu’une question de production ; c’est avant tout une question de justice sociale et de dignité pour chacun d’entre nous.
Infos pratiques
Vendredi 6 décembre de 20h à 22h
CPIE Sèvre et bocage - La Bernardière, 85700 SEVREMONT
Ouverture des inscriptions le 23 novembre
Info et contact : 02 51 08 96 92 ou par mail federation.csx85@wanadoo.fr
Participation "prix libre"